80e anniversaire de la Libération de la ville de Libourne

Dans le cadre des 80 ans de la libération de la ville et des 200 ans de l’édification du Pont de pierre (25 août 1824), la municipalité, en partenariat avec le journal Le Résistant et l’association Dé-ZIP vous invite à partager un moment convivial sur les quais de Libourne.

Dans le cadre des 80 ans de la libération de la ville et des 200 ans de l’édification du Pont de pierre (25 août 1824), la municipalité, en partenariat avec le journal Le Résistant et l’association Dé-ZIP vous invite à partager un moment convivial sur les quais de Libourne.

Au programme à partir de 17h :

-        Dévoilement d’une plaque commémorative en hommage aux groupes de résistants ayant œuvré pour cette libération – 18h15

-        Dj Set par le collectif « La Petite Populaire » - 17h à 18h puis de 19h30 à 23h

-        Démonstration de danses par l’association Fais-moi danser en Libournais – 19h

-        Ateliers de construction d’un pont avec Kapla

-        Exposition historique

-        Fresque collective

-        Foodtrucks et Bal populaire

 

Jusqu’au 28 août 2024, replongez dans l’histoire en suivant notre mini-série : tous les mercredis un nouvel épisode disponible sur nos pages Facebook, Instagram et sur libourne.fr. 

L’occasion de s’approprier la 2nde Guerre mondiale au travers de modes de communication actuels.

Ces publications sont réalisées à partir d’archives, de témoignages récoltés et mis en scène afin de vous faire connaître ou revivre quelques éléments importants de l’histoire Libournaise.

Épisode 1/8 : René Tallet (dit Violette) 

En août 1944, les Allemands rencontrent de grandes difficultés. Le 16 août, Hitler ordonne à ses troupes de quitter le sud de la France. Le 19, la garnison allemande de Brive est prisonnière, celle de Limoges capitule. La route d’Angoulême étant coupée par la Résistance Française, la garnison allemande de Périgueux décide donc de se replier vers Libourne par la RN 89.

C’est une colonne de plusieurs milliers d’hommes (soldats, civils, état-major) qui prend la route sous le commandement du colonel Sternkopf. Le 20 août, le bataillon “Roland” libère Saint-Astier. Le 21 août, les bataillons FFI déclenchent un tir nourri sur le convoi à partir de Saint-Astier; Les troupes allemandes ripostent, reprennent la ville, fusillent 21 otages en représailles et gagnent Montpon où elles passent la nuit. Le bataillon “Violette” arrivé trop tard à Saint Astier, décide de poursuivre le convoi Allemand et le double la nuit au niveau de Montpon.

Le bataillon Violette est né dans les bois de notre région, c’était un groupe de résistants créé et mené par René Tallet alias “Violette”, fils d’une famille paysanne de Dordogne. Ces soldats de l’ombre ont toujours cru à la victoire et se sont battus sans relâche contre l’occupation allemande.

Le 22 août, dès 5 heures, “Violette” dispose ses hommes sur la rive droite de l’Isle entre Le Pizou et Saint-Antoine. La RN 89 est en face d’eux sur la rive gauche. Au lever du jour, la colonne Allemande reprend sa route vers Libourne. Vers 8h, une compagnie cycliste allemande vient en reconnaissance, fouille les maisons, s’approche du barrage mais la patrouille allemande ne se rend compte de rien. Lorsque la tête de la colonne Allemande arrive au niveau de Saint Antoine, les diverses unités du bataillon “Violette” ouvrent le feu. La surprise est totale, la colonne Allemande est stoppée. Cependant, l’ennemi se ressaisit et s’organise. Dans l’après-midi, il reprend le pont de Saint Antoine mais est repoussé par les hommes du sous-lieutenant Schalk.

Finalement, le convoi allemand parvient à se dégager et reprend sa route vers Libourne. Il est 18 heures. L’opération fait 9 morts et 4 blessés au sein du bataillon Violette et certainement davantage côté allemand. Une bataille est terminée mais pas la guerre, le bataillon Violette participe à tous les combats de la Libération.

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Sources : Journal Le Résistant, @Histoire et Patrimoine du Nord-Libournais - GRAHC, https://resistancefrancaise.blogspot.com/

Prochain épisode : 17 juillet

Retrouvons-nous le 28 août sur les quais de Libourne pour célébrer le 80ème anniversaire de la libération de la ville

Épisode 2/8 : Le Résistant 

« La République de Bordeaux et du Sud-Ouest adresse un ultime appel à toutes les énergies françaises pour la Libération de la Patrie et la restauration des libertés républicaines ». 

Voilà ce que l’on peut lire dans un journal clandestin daté de juin-juillet 1944 et qui invite clairement les Aquitains à l’action. Dans l’ours de cette publication, on apprend que l’on peut trouver cet organe de presse « quelque part en France ». Son directeur, qui se fait appeler Jean Rochefort, dit être chef de la Résistance.

C’est en fait à deux pas de la place Abel-Surchamp et de l’hôtel de Ville de Libourne, dans la rue Victor-Hugo que ce journal est imprimé. Au rez-de-chaussée d’un immeuble, sur les machines d’un hebdomadaire dirigé par Nelson Seguin « La Tribune du Libournais » devenu aujourd’hui « Le Résistant ». 

En 1919, Nelson Seguin reprend un journal et son imprimerie attenante qui, au lendemain de la première guerre mondiale, s’appellera « La Tribune du Libournais ». Durant l’occupation, « La Tribune » comme on l’appelle ici ne cessera de paraître.

À l’époque, rédacteur en chef n’était pas un métier à part entière. René Lhubert était instituteur dans la région et signait dans les colonnes le « Cadet de Gascogne ». Soumis au contrôle de la Propaganda Staffel, certains thèmes, articles et communiqués officiels étaient alors imposés et chaque semaine le journal était soumis au contrôle des agents à Bordeaux. Mais l’histoire retiendra que René Lhubert savait manier la plume avec habileté et ses articles étaient à double sens ou contenaient des messages cachés… 

Dès 1942, Nelson Seguin et Louis Jung (son gendre), soutenus par une petite poignée d’employés, décident de passer à la vitesse supérieure. De nuit, ils éditent non seulement un journal clandestin – « La République » – mais falsifient également des documents administratifs et impriment des faux papiers. Pour masquer le bruit, les machines de presse sont tournées à la manivelle. Les documents, dissimulés dans une cache aménagée sous le plancher, attendent tranquillement leur livraison… toujours de nuit. L’entreprise était périlleuse et il ne fallait pas oublier de jouer avec les chiffres et ne pas hésiter à tricher sur les quantités de papier rigoureusement contingentées.

L’équipe libournaise n’aura jamais été suspectée. Pour autant, cela ne l’empêchait pas d’avoir peur parfois, et plus particulièrement à l’aube, à l’heure des interpellations.

À la Libération, de nombreux nouveaux titres de presse ont fleuri partout en France. La plupart portent fièrement l’allégresse d’une liberté retrouvée. « La Tribune du Libournais », dont on a voulu saluer le courage des équipes qui ont œuvré dans la clandestinité, jouit à cette époque d’un prestige rare, celui de s’appeler désormais… Le Résistant. 

La famille Jung conserve l’entreprise. À la tête du journal et de l’imprimerie, Louis Jung passera le relais à son fils Alain jusqu’en 1993. À cette date, l’imprimerie est arrêtée. L’hebdomadaire est par la suite racheté par le Groupe Sud-Ouest. Aujourd’hui, il est toujours vendu à près de 8 000 exemplaires. L’équipe est étoffée sur son territoire de diffusion par un réseau de correspondants locaux qui chaque semaine participent à l’attachement que les lecteurs ont pour ce journal. À quelques mètres des bureaux d’origine, toujours dans la même rue, 8 personnes composent l’équipe du site de Libourne : 4 journalistes (rédaction d’articles et photos) ; 2 paoïstes (mise en page et saisie copie extérieure) ; une commerciale (pour vendre de la publicité) et une personne à l’accueil du journal chargée de l’administratif.

Le journal a su évoluer avec son temps et un site internet casse le rythme de l’hebdomadaire pour publier des informations au quotidien (www.leresistant.fr). La pagination a elle aussi évolué ces dernières années et l’hebdomadaire a largement étendu sa zone de diffusion. Chaque semaine une quarantaine de pages, en couleur, relatent l’actualité de 5 cantons de la Gironde : en Gironde le Nord Libournais, le Libournais-Fronsadais, Créon et une partie de l’Entre-deux-Mers, les Coteaux de Dordogne, le Réolais et les Bastides; et de 2 cantons de la Dordogne : le Pays de Montaigne et Gurçon et Montpon-Menestérol. Un cahier Sports permet de suivre la vie des clubs de la région et un cahier Loisirs rassemble les multiples sorties culturelles et ludiques du grand Libournais. À noter que le journal publie chaque semaine des petites annonces de professionnels et de particuliers et qu’il est habilité à recevoir les annonces judiciaires et légales.

Le journal s’appelle toujours Le Résistant et aujourd’hui, vous savez pourquoi.

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Sources : Le Résistant

Prochain épisode : 24 juillet

Retrouvons-nous le 28 août sur les quais de Libourne pour célébrer le 80ème anniversaire de la libération de la ville