Des fleurs sur mon trottoir
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Ce fleurissement, participatif et volontaire consiste à végétaliser les façades des maisons et le pied des immeubles donnant sur la rue. L'interconnexion entre le trottoir et les murs des habitations représente un linéaire très important souvent envahi par des pousses d’herbes spontanées.
La Ville a donc décidé, depuis 8 ans déjà, avec la participation des habitants, de planter plutôt que désherber, de remplacer des herbes subies par des plantes choisies.
Les avantages méconnus de la végétalisation
- Assurer le retour de la nature en ville en accueillant des plantes spontanées ou cultivées.
- Accueillir la petite faune (les insectes et oiseaux) et créer un micro habitat pour répondre aux besoins alimentaires de nombreux petits animaux
- Réguler les températures, car en été les plantes rafraîchissent en retenant le rayonnement solaire et en augmentant l’humidité de l’air ambiant, et en hiver, elles tiennent chaud en réduisant la perte thermique.
- Fixer les polluants, les poussières et stocker le carbone émis par les gaz d’échappement.
- Limiter l’imperméabilité des sols en absorbant l’humidité au pied du mur et assurer une protection contre les pluies battantes
- Protéger les murs, notamment des tags, grâce aux plantes grimpantes
- Contribuer à l'embellissement des rues en y apportant couleurs, senteurs et fraîcheur, tout en favorisant le bien-être de tous.
- Accueillir le long des trottoirs des plantes désirées plutôt que subies, permet de prolonger l’action de la Ville contre les pesticides.
L'opération
Il suffit de dégager, sur le trottoir, le long de la maison, un espace de 15 cm de large, et de respecter quelques points :
- Définir l'espace en respectant le cahier des charges
- Demander l'accord de la Ville
- Réaliser le découpage du trottoir pris en charge par la Ville
- Planter éventuellement avec l'aide de guide pratique
- Entretenir sans utiliser de désherbant ni de produit chimique.
Différentes plantes se plaisent dans une terre pauvre et peu profonde, voire sèche : mauves, roses trémières, sédums, euphorbes, thym, bulbes, rampantes...
Quelques règles du cahier des charges à respecter : ne pas utiliser de désherbant ou produits chimiques, n’apporter aucun engrais, ne pas planter de plantes urticantes, épineuses, tailler régulièrement les végétaux, ramasser les feuilles mortes, maintenir la largeur de passage d’1,40m.
Partout où les riverains fleurissent, la saleté recule… Et l’usage des désherbants chimiques diminue… Réduisant ainsi la pollution des cours d’eau dans lesquels, in fine, se déverse la chimie phytosanitaire.
Vrai / Faux
"Les végétaux ramènent de l'humidité"
FAUX, bien au contraire, les plantes absorbent l'humidité au pied du mur et le feuillage des plantes assure une protection contre les pluies battantes.
"Ce n’est pas propre et les plantes sont envahissantes"
FAUX, le propre est une notion subjective... Est-ce qu'un trottoir aseptisé voir pulvérisé de produits chimiques est plus propre qu'une bande végétalisée ? Le bon choix des végétaux permettra un entretien facile, et embellira la façade. De même, il suffit de planter des espèces au développement moindre si l'on souhaite un entretien minime.
"Les murs s'abîment, les plantes décollent le revêtement"
FAUX, encore une fois il faut bien choisir les végétaux. Certaines ont besoin de support, et du fait ne touchent pas aux murs. D’autres ont de petites ventouses comme le lierre ou la vigne vierge, mais ne dégradent pas le revêtement si celui-ci est sain. Il faut néanmoins, veiller à limiter le développement de certaines plantes en taillant.
"Les petites bêtes seront attirées par les végétaux"
VRAI, mais on contribue ainsi au retour de la nature en ville. On peut aussi éviter certaines plantes comme le lierre par exemple qui attire beaucoup d'abeilles ou d'araignées, selon les peurs de chacun ! De même, l'attirance de ces nouvelles petites bêtes va attirer des auxiliaires utiles : hérissons, oiseaux, coccinelles... En choisissant certains végétaux, on peut aussi attirer les papillons : quoi de plus agréable à regarder ?!
Bien sûr, il ne s'agit pas de favoriser des animaux nuisibles, ni de supporter des nuisances, mais de bien considérer comment une coexistence pacifique est possible d'autant que, pour certaines espèces, elle est absolument indispensable (hirondelles de fenêtres, moineaux domestiques…). Ces espèces n'ont plus trouvé au cours des siècles, en milieux naturels, de capacités d'accueil suffisantes, elles se sont adaptées à la ville. Si les capacités d'accueil urbaines régressent également, alors ces espèces disparaîtront.
"On peut tout planter"
FAUX, Il faut faire attention à ne pas planter des végétaux aux systèmes racinaires très développés ou en pivot. Il faut aussi veiller à la germination des graines spontanées (amenée par les oiseaux, le vent...) de frêne, saule (...) qui peuvent avoir des racines puissantes ! Il faut arracher manuellement ces pousses dès qu'elles sont visibles. Il est aussi recommandé de planter des variétés locales.
"Tout le monde peut le faire"
FAUX, théoriquement oui, mais un expert de la ville vérifie tout de même la faisabilité (dégradations éventuelles...)
"A l'ombre de ma façade, rien ne pousse"
FAUX, la plupart des plantes aiment les situations ni trop chaudes, ni trop à l'ombre. Cependant, certaines d'entre elles embellissent spécifiquement les zones exposées au nord ou à l'est (et d'autres le plein soleil): fougères, aspérule, campanules, fraises des bois.... Encore une fois, tout est question de choix de végétal !